UN GROS RISQUE DANS LE LAC MANTOUE

Je n’aurais jamais pensé écrire ces mots si tôt après la dernière fois. Après les résultats obtenus lors de la dernière sortie de pêche, le désir de vérifier la validité de ma théorie était très fort.

Mes engagements professionnels m'ont fait hésiter un peu mais un coup de fil avec Gerardo a suffi à me convaincre de prendre un peu de temps pour pêcher.

Une nuit sèche cependant, sans plus.

Samedi matin à l'aube nous sommes au lac, nous chargeons le bateau et partons, même position, puisque les points sont déjà sur le GPS, nous accostons, nous appâtons et préparons les appâts... les 5/6 heures habituelles passent à nouveau, puis commence l'agitation des départs. Toutes les carpes de taille moyenne-petite, nous les décrochons et les relâchons directement depuis l'annexe, mais l'activité est importante et nous restons confiants. A 3 heures du matin, premier départ marquant, toujours là, toujours parmi les algues, Gerardo attrape une belle reine. Le sommeil se perd, on discute des stratégies, des coïncidences, de ce qu'on perçoit des différentes touches... puis à 4 coups, une canne n'est plus là, on l'écrase avec le moulinet contre l'indicateur, mais aucune ligne ne sort, je commence quand même à récupérer dans l'espoir de sentir la vie de l'autre côté. Il y a! Je le sens bouger, probablement que les algues limitent ses mouvements. Nous sortons en canot et nous nous retrouvons avec une prairie à côté de la ligne de pêche, nous échangeons la canne plusieurs fois et essayons à tour de rôle de la libérer de toute cette herbe. Dès que la ligne se libère, je sens que la taille est différente des autres poissons, mais je ne me fais pas d'illusions, c'est juste un poisson plus puissant, je pense. Il est enfin dans l'épuisette, mais je ne le vois pas avant de revenir au bateau.

Quand je la vois, je comprends pourquoi elle tirait si différemment, mais je la sous-estime encore, quand on réalise qu'elle passe le seuil fatidique des 20 kg sur la balance, le bonheur, mêlé d'incrédulité, explose. La stratégie a porté ses fruits en différenciant où chercher les carpes, et nous avons fini par attraper l'une des plus rusées et probablement la plus grande du lac. Nous le mettons dans le sac, nous attendons quelques heures pour prendre la photo rituelle aussi parce que je veux que nous soyons tous les deux immortalisés avec le poisson, peu importe qui a déplacé le plus d'herbe, qui l'a combattu plus longtemps ou qui l'a mis dans le filet, nous avons réalisé ensemble un rêve que nous portons avec nous depuis des années et cette prise nous récompense de tout et donc elle nous appartient à tous les deux. Nous attendons notre ami et membre de l'équipe impériale Stefano, qui court prendre quelques photos et quelques vidéos, nous trinquons à la prise et rentrons à la maison. En espérant que ce ne soit pas la dernière !!!

Appâts :